Université de Galatsaray, le 25.10.2023.
Existe-t-il phénomène plus banal dans les relations internationales que celui de la guerre ? Tout désaccord a longtemps été librement tranché par les armes, par la violence, par la guerre. Le combat apparaît inhérent au quotidien de l’humanité, antérieur même à la civilisation. On connaît la formule : « seuls les morts ont vu la fin de la guerre ». La situation a-t-elle changé aujourd’hui ? Que devient la guerre dans un monde où elle est pour partie disqualifiée par le droit et où la menace a également évolué ? Si la conflictualité « classique » semblait diminuer depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le théatre ukrainien rappelle que la perspective d’un choc majeur entre États est toujours réelle. En parallèle, les conflits armés non internationaux se sont considérablement développés et certaines guerres dites gelées connaissent de nouvelles flambées de violence à l’image du conflit israelo-palestinien. La guerre apparaît donc de plus en plus difficile à appréhender. Il ne s’agit plus seulement de conquérir des territoires mais de remporter des combats multidimensionnels (terrain, opinion, intelligence artificielle de défense, etc.) contre des adversaires souvent peu visibles et dans le cadre de conflits prolongés. Les frontières entre états de guerre et états de paix deviennent alors encore plus confuses. Et les possibilités mêmes de régulation du phénomène, à travers notamment les Nations Unies, semblent aujourd’hui limitées.
Cette table ronde organisée avec le concours du Consortium est revenue sur l’actualité pour mieux discuter des mille visages de la guerre et faire le point sur les dynamiques des instruments qui entendent la prévenir ou en contenir les extrêmes.
Les échanges ont été présidés par Héloise Lhereté, directrice générale de Sciences Humaines, et ont associé Tolga Bilener, Directeur du Centre de recherche stratégique (GSÜ), Jean-Vincent Holeindre, Directeur du Centre Thucydide, Jean-Jacques Roche, Université Paris-Panthéon-Assas, Menent Savas-Cazala, Galatasaray (GSÜ) et Nicolas Haupais, de l’université d’Orléans.
La table ronde a bénéficié du soutien du Consortium des Universités françaises et Grandes écoles en coopération pluriannuelle avec l’Université Galatasaray.